LE DERNIER NUMERO:
Sommaire du n° 92
Paru le 28/04/2015
Alquin : Sailors And Sinners (2009 - cd - parue dans le Koid9 n°72) |
4
ans depuis "Blue
Planet".
A vue de nez de fan français c'est long, mais pour les fans
hardcore qui suivent le groupe à la culotte ce n'est pas une
surprise. La question leur avait été posée dès
2006 : "voulez-vous
un nouvel album de Alquin
?".
Ils ont donc mis la main au porte-monnaie et au nom de tous ceux qui
étaient dans l'ignorance je les en remercie, même si je
considère qu'aujourd'hui, 25 Euros pour un cd, qui plus est en
direct avec l'artiste, c'est très excessif. Reconnaissons que
dans le cas présent il n'y a pas un artiste mais six. Presque tous ont des durées respectables sans toutefois affoler les compteurs à l'exception de "The mission" qui ouvre l'album (8mn14) ou le grand tableau qui donne son titre à l'album (14mn16). Pourtant dans une norme d'environ 5mn ou plus, chaque titre a le temps de développer plusieurs climats successifs tantôt planants, parfois jazzy, ici très pop ... tout cela naturellement sans avoir l'impression de sauter du coq à l'âne. Le souci du détail a été étudié avec minutie, de l'ambiance orientale de l'ouverture de "The Mission" aux choeurs floydiens de "Minnie Minnoux", ceux indiens de "Kite runner" ou cette petite touche latino de "Lillie's notebook"que ne renierait probablement pas Santana. Chaque intervention des instruments à vent de Ron Ottenhoff tombe à point nommé et est un pur moment de charme, sans oublier l'orgue de Dick Franssen, toujours discret mais aux interventions toujours gracieuses. J'en perds mes qualificatifs tellement cet album me laisse pantoise, même si je dois avouer que la première écoute m'avait laissée un peu de marbre. 6 ou 7 écoutes plus loin je découvre à chaque fois matière à m'émerveiller. Si
je ne devais choisir qu'un titre ce serait "Kite Runner". A
chaque écoute je vois ce cerf-volant planer dans les airs. Je
sais que cela fait un peu chroniqueuse qui se la pête et
cherche à faire des phrases mais je vous promets que c'est
vrai. C'est aussi la force des textes de cet album qui collent
parfaitement à la musique et poussent votre imaginaire. C'est
également assez rare avec ce genre de disque très
chanté, l'amateur de prog ayant tendance à se laisser
embarquer sur de longues joutes instrumentales, pratiquement
inexistantes ici. On aurait pu craindre le pire mais Michel
Van Dijk a
probablement pris conscience que ses cordes vocales abîmées
ne lui permettaient plus les mêmes prouesses, il reste donc
dans un registre très posé, très laid-back, et
son omniprésence sur la totalité de l'album ne freine
en rien l'évasion qu'il suscite jusqu'à ce très
court clap de fin, "Shineseethe", où l'on touche la
lumière. Affirmer maintenant que "Sailors & Sinners" est supérieur à "The Mountain Queen" serait toutefois un non-sens, ils n'évoluent pas dans la même catégorie. Jusqu'à présent Alquin a fonctionné par série de 2 albums : dans la catégorie prog 70s on retiendra "The mountain queen", de la période pop progressive ce sera "Nobody can wait forever" et de la période contemporaine on privilégiera haut la main "Sailors & Sinners". Avec ces trois là vous avez le haut du panier et un aperçu haut de gamme du talent de ce groupe dans des rayons bien distincts. Laure Dofzering
Chronique mise en ligne le 25/12/2009 et consultée 832 fois |
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