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Sommaire du n° 92

Paru le 28/04/2015

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Steve Hackett : Hungarian Horizons - Live In Budapest (2003 - dvd/2cd - parue dans le Koid9 n°47)

2003 pourrait bien être l'année record au niveau productivité pour Steve Hackett (pas comme pour la France…). Après le coffret DVD / double CD "Somewhere in south america" et le nouvel album studio "To watch the storms", c'est maintenant un autre package DVD/double CD live qui paraît par chez nous, encore une fois emballé dans un superbe coffret digipack d'Inside Out. Et encore ! Je ne compte pas le live "Nearfest" !

La différence ici, c'est qu'il s'agit cette fois d'un concert acoustique enregistré à Budapest en janvier 2002. Acoustique mais encore une fois exceptionnel car le guitariste n'est pas seul sur scène mais accompagné par son frère John Hackett, flûtiste classique réputé et par son désormais fidèle claviériste Roger King.

Cette formule inédite en live nous permet de redécouvrir des extraits souvent réarrangés de chaque album acoustique de Steve, ainsi que de la plupart de ses albums solos ou encore des albums de Genesis, sans parler de plusieurs morceaux inédits et de reprises de musique classique. C'est dire si ce concert est remarquablement intéressant et varié. Il s'agit sans nul doute d'un événement remarquable, surtout si, comme moi, vous êtes tombés sous le charme de Steve Hackett, le guitariste classique. Car on parle d'acoustique mais il s'agit bien de guitare classique et on peut même dire la plupart du temps, de musique classique. Ian Anderson déclara en 1994, avec son humour pince-sans-rire habituel, qu'il ne se considérait pas comme faisant de la musique classique avec son album instrumental pour flûte et orchestre, "Divinities" … "parce que la musique classique est généralement le fait de compositeurs morts alors que moi, je me sens bien vivant !". Mais blague à part, avec ses guitares à cordes nylon et sa superbe technique, son toucher d'une extrême sensibilité, alliés à un talent de compositeur hors pair, Hackett est sans aucun doute plus classique que certains "classiques contemporains", si vous voyez le type de sons soi-disant organisés qui se cachent derrière ce terme trompeur usité par chez nous. Encore qu'il ne dédaigne pas jongler à l'occasion avec les dissonances et les bizarreries, comme sur "the chinese jam", unique improvisation relativement expérimentale, dont l'intérêt est fortement discutable.

Sur le plan performance, tout n'est pas arrangé pour le trio, il y a certaines pièces solo à la guitare, des duos guitare /clavier, guitare/flûte et même flûte solo puisque John Hackett interprète une adaptation de "syrinx" extrait des "Images" de Debussy (initialement pour piano), ce n'est d'ailleurs pas l'une de ses pièces les plus accessibles. Mais on peut dire que la majorité de ces 39 morceaux est interprétée en trio. Ne vous étonnez pas du nombre de morceaux… Le concert dure environ 104 minutes (c'est précis, n'est ce pas ?) et il y a plusieurs medleys, ou citations brèves comme ce trop court extrait du magnifique "blood on the rooftops".

Un des attraits de "Hungarian horizons", c'est de redécouvrir des pièces plus ou moins réarrangées, dont certaines qui étaient initialement électriques, par exemple ! Ainsi, on notera particulièrement "ace of wands ", extrait de "Voyage of the acolyte", et le medley "jacuzzi/overnight sleeper" est également unique ! Roger King ajoute aussi ses magnifiques sonorités orchestrales aux deux pièces de Satie, "gymnopédie n°1" et "gnossienne n°1", ainsi qu'à "kim" et "second chance".

Parmi les (bonnes) surprises, on retrouve cette très belle pièce tout en arpèges qui introduisait "imagining" sur l'album de GTR, la reprise orchestrale du thème principal émouvant de "cinema paradiso" composé par Ennio Morricone, deux magnifiques inédits ("little cloud", solo à la guitare et le plus contrasté "jazz on a summer's night" qui n'a en fait rien de jazz, comme l'explique Steve en l'introduisant !). Dans un style carrément très orchestral, vous trouverez une version de plus de 6 minutes du mélancolique et très classisant "hands of the priestess" qui figurait sur "Voyage of the acolyte" ou le majestueux "concert for munich" tiré de "Momentum".

Si vous possédez déjà le live "There are many sides to the night", enregistré en duo avec le claviériste Julian Colbeck, "Hungarian horizons" a encore de quoi vous intéresser car même les inédits et reprises qui y figuraient sont ici interprétés plus ou moins différemment. On retrouvera des morceaux que Steve a joué en électrique depuis deux ans mais bien évidemment dans des versions radicalement différentes comme le simple mais tellement touchant "walking away from rainbows" où la guitare ressemble à une voix humaine, un morceau qui n'a jamais été aussi beau, même sur sa version originale de "Guitar noir" et le méconnu "hairless heart" de Genesis. Il y a également beaucoup de morceaux de "Bay of kings" dans de très belles versions, parfois plus orchestrées, comme le sublime "the journey" et "second chance" avec une mélodie supplémentaire à la flûte. Et enfin, n'oublions pas les références au répertoire classique, non pas seulement au travers de Debussy et Satie mais aussi Vivaldi, Giulani et Carcassi.


Au niveau qualité sonore, l'enregistrement est excellent, naturel et limpide. Le DVD compte un mixage en Dolby 5.1, un mixage stéréo surround et un autre codé en DTS.

Sur le plan visuel, (ça compte quand même pour un DVD !), l'image est exceptionnelle de clarté et si les musiciens sont - par force - relativement statiques, cela est compensé par le montage dynamique et la beauté des éclairages et des quelques projections en fond de scène. Le théâtre où ce concert fût enregistré possède malheureusement des supports de lumières assez semblables à des miradors qui n'ont pas été cachés, mais aussi quatre belles colonnes de type gréco-romain plus esthétiques.

Si vous aimez voir les doigts du guitariste, vous serez servi car il y a de très nombreux gros plans sur Steve et sa guitare – mais pas seulement. C'est déjà un spectacle magnifique et relaxant en soi de le voir pincer et caresser les cordes avec une apparente facilité et une douceur extraordinaire. John Hackett utilise une curieuse flûte recourbée dans la zone de l'embout, ce qui lui permet d'en jouer en la tenant devant lui, comme une flûte à bec. Roger King reste quant à lui sagement assis devant son large synthétiseur avec quelques partitions. Il y avait apparemment un nombre raisonnable de caméras ce qui nous donne un bel aperçu de l'ensemble, des prises de vue très variées. On peut dire que l'on voit mieux que si l'on avait assisté au concert, en étant assis au 20ème rang ! N'empêche qu'on aurait bien voulu y être…

En bonus, il a été rajouté un reportage de 20 minutes sur le concert, avec des extraits d'une interview (non dénuée d'humour d'aileurs) faite pour la télé hongroise, pas moins ! Il faut comprendre l'anglais bien sûr...


En résumé, si vous ne l'avez pas encore compris, ce bel objet est absolument indispensable ! In-dis-pen-sa-ble.

On se demande ce qu'il va nous encore pouvoir nous offrir avant la fin de l'année ! En tout cas, pas un concert en France, hélas, bien qu'une certaine association ait essayé, je vous le garantis… Dommage. Vous devriez avoir un compte-rendu de plusieurs concerts chez nos amis Belges et Hollandais à la place… Les DVD et les CD live ne remplacent pas l'excitation du concert lui-même mais c'est le meilleur palliatif possible…

Marc Moingeon

Chronique mise en ligne le 23/06/2010 et consultée 513 fois

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