
Les
albums de Thinking
Plague se
font rares. Cinq au total en vingt ans de carrière. Mais c’est
surtout depuis le début des 90’s que le groupe de Mike
Johnson prend
son temps.
Aujourd’hui,
donc, il s’agit d’un nouvel album, très attendu
celui-là. Le successeur du superbe "In extremis"
(1998) ne
pouvait qu’être différent s’il voulait
éviter l’inévitable comparaison. Différent,
"A history of madness", ne l’est pas tant que ça,
quoique. C’est du Thinking
Plague pur
jus : Même complexité mélodique et
rythmique, mêmes climats oppressants. Le premier titre "blow
apart" reprend
le relais d’ "In
extremis"
à un point tel que, s’il avait pu y figurer, ce serait
sans aucun doute le meilleur morceau, ni plus ni moins. Mais très
vite, on trouve ici une volonté expérimentale et
atmosphérique plus marquée, comme du temps des premiers
albums (en particulier "moonsongs"
et
"in this life").
Entre
les montées en puissance sonore, quelques intermèdes
minimalistes (piano, saxos) viennent apaiser l’atmosphère.
C’est assez nouveau en comparaison du très dense "In
extremis". Mais ce choix stratégique a un prix :
Mike
Johnson,
qui a pratiquement écrit toute la musique, s’est
retourné vers son influence principale : l’héritage
du R.I.O. version Art
Bears,
en particulier pour le travail vocal extraordinaire de Deborah
Perry et
le recours à l’atonal, plus fréquent qu’à
l’accoutumée. Ainsi cette œuvre sera bien plus
difficile à assimiler. Mais après bien des écoutes,
on se rendra compte de la qualité du dernier joyau de Thinking
Plague.
On retiendra en particulier combien Mike
Johnson est
un immense guitariste, excellant dans tous les styles, au même
titre qu’un Fred
Frith,
par exemple.
Niveau
effectifs, notons deux changements : Shane
Hotle a
été remplacé par Matt
Mitchell aux
claviers et David
Shamrock,
du groupe Sleepytime
Gorilla Museum
officie
à la batterie à la place de David
Kerman (présent
aux percussions sur deux titres seulement).
Patrick
Robinet
Chronique mise en ligne le 20/04/2012 et consultée 338 fois |