60 ans pour Christian Décamps et 10 ans pour l'asso Un Pied Dans La Marge, il fallait forcément marquer le coup. Ce qui fut fait et bien fait.

Tout commença le vendredi 11 août (date anniversaire du Père fondateur de Ange) dans un bar à Zique de la banlieue de Bergerac avec un concert semi acoustique de ce groupe à la longévité extraordinaire : Ange.

Christian Décamps fêtait ses 60 ans devant un parterre de 250 fans (qui avaient eu la bonne idée de réserver par avance leurs places : sold out !) et c'est lui en solo qui ouvrait le show avec "la route aux cyprès". Ange au complet rejoignait l'ancien pour aller revisiter en version "light" (surtout les synthés de Tristan) le répertoire angélique : "le soir du diable" puis à nouveau en solo le Père pour "dignité" et "godevain le vilain". Les frissons parcouraient les fans (aux anges bien entendu) car le groupe poursuivait avec un "fils de lumière" de derrière les fagots qui servit d'ailleurs pour "autour du feu". De "Caricatures" à "Par les fils de mandrin" de quoi contenter les irréductibles fans de la première heure.

Belle surprise ensuite puisque le Père nous offre "pour un rien" de l'album "Vu d'un chien" en solo.

La soirée continuera ainsi sur ce rythme. Un coup, tout le groupe, un coup, un solo : "ethnies" au complet puis le traditionnel "bal des laze" par Tristan (Papa depuis tout juste une semaine, ça aussi c'est un évènement), "shéhérazade" au clavier solo. Christian redynamise l'assistance par un fougueux "ballon de billy" sur lequel Hassan nous réserva une fois de plus un jeu de très haute tenue, "killer Hajdi" était bien présent. Thierry délaissa la basse pour la guitare acoustique et avec Christian nous interpréta "pâtisonges et mentisseries".

Les standards "gargantua" et "hymne à la vie" suivirent avant qu'en rappel, le Père nous délivre la cerise sur le gâteau de son anniversaire : "faut prendre la mort du bon côté" de l'album Christian Décamps et Fils "Nu". Pour finir une version reggae de "docteur man" et une répétition générale de "flatulences" annonçant déjà la fin de la soirée du 12 août. Fin, dodo, récupération !

SAMEDI 12 Août : avec plus d'une heure de retard, la soirée commence enfin (le public angélique est vraiment d'une patience extrême) avec en lever de rideau Lazuli. J'avoue que j'ai découvert Lazuli via son DVD et j'avais pris une sacrée claque : sonorités nouvelles, mélanges de musiques diverses, voix fabuleuse le tout délié par une musique inclassable venue d'ailleurs.

En fait, j'avais vraiment peur que la qualité de leur prestation sur le DVD soit difficilement réalisable sur scène devant 600 personnes. Et bien, paf pour moi, une nouvelle claque et quelle claque enfin non quelle classe ! Ce groupe est tout bonnement fabuleux et si ce n'était Ange qui passait après, j'aurais juré que cela sentait la passation de pouvoir. De la Léode (instrument réalisé par Claude Léonetti suite à la perte de l'usage de son bras gauche dans un accident de moto) aux percus et autres xylophones, à la stick, tout y est joué à la perfection. La guitare de Gederic Byar venant en point d'orgue mêler ses soli à la voix prodigieuse de Dominique Léonetti. Le public angélique fut sous le charme dès la 1^è chanson : "en avant doute". Doute il n'y eut jamais et c'est sous de longues ovations après chaque titre que le groupe devait enchaîner le suivant.

Lazuli, pour les 60 ans du Père, osa même reprendre à sa manière et dans son style si particulier un titre phare de la production angélique : "capitaine coeur de miel". Une pure merveille qui fit faire fondre en larmes certains vieux fans. Les rappels bruyants et généreux de ce public conquis furent à la hauteur d'une prestation en tout point magnifique.

Nous étions quelques uns à craindre pour Ange qui passait derrière un si joli set. Une fois de plus, le Père, appuyé par ses angelots, allaient lever le doute si tant est que doute il pouvait y avoir. 3h30 de concerts mais jusqu'où ira-t-il ???

Ange nous servit (mis à part "le couteau suisse" et "le coeur à corps") la nouvelle tournée "le tour de la question" mais avec une pêche, une hargne et une joie de jouer qui faisait vraiment plaisir à voir. Après les rappels "ces gens-là" et "quasimodo", vint le tour des invités car bien sûr, il ne pouvait y avoir 60 bougies à souffler sans que les fidèles d'entre les fidèles de l'Amitié partagée avec ce diable d'Homme soient présents. Nous eûmes droit à une palette impressionnante de talents, voyez vous-mêmes, qui entourèrent le Père en solo pour cette partie de la soirée :

"Une chaîne neuve à mon vélo" avec Claude Demet ; "pirates de l'ennui" avec Michel Buzon et Claude Demet ; "ici" chanson écrite par CD pour Ex-Vagus avec D.Barboyon et E.Vedovati ; "bout de ficelle" chanson écrite pour Maï-Ak-Affair avec Christian Knecht et Jean Tugler ; "les cailles au fenouil" chanson écrite pour Messaline avec Eric Martelat ; "impasse du moulin vert" avec Jean-Pascal Boffo ; "ballade pour une orgie" avec les Frères Payssan, et pour finir un duo Eric Poincot et Tristan Decamps pour "botticelli sérénade", chanson écrite par CD pour l'album solo de Tristan "Le Jouet".

Afin de "scotcher" encore plus son public, Christian Décamps et Ange nous revenait pour un "capitaine coeur de miel" inoubliable.

Pas le temps pour le groupe de sortir après ce morceau que tout le staff (organisateurs + UPDLM) était sur scène pour remettre à cet extraordinaire bonhomme qu'est le chanteur de Ange son cadeau d'anniversaire sous les applaudissements de la salle. Bien faits pour eux, ils furent appelés à rester sur scène avec tous les invités de cette soirée magique pour reprendre en choeur le refrain de "flatulences" (PS : je vous avais dit que la veille, c'était une répétition générale). Moment d'amitiés intense et de partage avec un public chaleureux.

Encore une date qui restera dans toutes les mémoires des présents, puisse cet Ange là être réellement immortel.

Luc Lhéricel