L'impression de revenir quarante ans en arrière, voilà ce que bon nombre de spectateurs présents lors du concert de Sound of Contact à La Scène Bastille ont dû ressentir en voyant Simon Collins, le fils de qui vous savez : tout dans le visage et les attitudes rappelle le chanteur et batteur de Genesis, les tatouages en plus. En tout cas, la prestation du groupe fût plus que correcte (malgré un son un poil brouillon), et permit aux spectateurs d'apprécier quelques morceaux de leur premier album "Dimensionaut". A noter la présence en tant que guitariste invité de l'excellent John Wesley, toujours dans les bons coups.

Place est ensuite faite aux suédois de Beardfish. Le line-up n'ayant pas évolué depuis 2003, le quartet bénéficie d'une cohésion et d'une expérience manquant certainement à leurs prédécesseurs britanniques. Cela se ressent dans la qualité d'interprétation des morceaux, ainsi que par un son d'une qualité irréprochable (après une balance effectuée en cinq minutes juste avant le concert…) Pour un néophyte comme moi, leur musique alambiquée n'est pas facile à appréhender, d'autant plus que nos vikings ont choisi d'interpréter trois titres de près de dix minutes ("Destined Solitaire", "Ludvig & Sverker" et "Note"), plus un titre inédit. Un bon souvenir, avec en point d'orgue, le jeu de scène étonnant du bassiste Robert Hansen qui semble surfer sur scène, le tout torse et pieds nus !!

La nouvelle mouture de Spock's Beard, avec en frontman Ted Leonard et à la batterie le très énergique Jimmy Keegan, allait-elle confirmer sur scène l'excellente impression laissée par son dernier né "Brief Nocturnes and Dreamless Sleep" ? On peut répondre par l'affirmative tant l'énergie, la bonne humeur communicative dégagées par Alan Morse et sa bande ont conquis le public présent. Bien sûr, leur dernier opus fût le plus mis en avant avec pas moins de cinq titres distillés le long du set. Mais l'on eût aussi droit à quelques pièces de bravoure de l'ère Neal Morse pour équilibrer le tout. Même si ce dernier est légèrement en retrait sur scène, on ne peut qu'apprécier le métronome qu'est Dave Meros à la basse. Ryo Okumoto aux claviers est lui toujours aussi souriant et efficace : il eût aussi la délicate attention de faire monter sur scène la personne qui avait acheté l'un de ses claviers pour aider à financer la production du dernier album. Jimmy Keegan m'a quant à lui véritablement scotché tout au long de sa prestation (avec un solo de batterie de psychopathe sur "Go the Way You Go"en rappel). Il vint même prêter main forte à Ted Leonard au chant sur "The Distance to the Sun", sans aucun doute le moment le plus touchant du concert.

Le test de la scène fût donc très concluant pour le "nouveau" Spock's Beard, ainsi que pour leurs premières parties. Vu les noms à l'affiche, on aurait pu s'attendre à passer une soirée barbante, mais ce fût loin d'être rasoir et la soirée se termina dans la bonne humeur avec une séance de dédicace improvisée par tous les musiciens pour le bonheur de leurs fans. Voilà un jour férié célébré dignement et de la meilleur des façons !

Pascal Borodine

Set list Spock's Beard :
Something Very Strange, Crack the Big Sky, Hiding Out, Walking on the Wind, Submerged, Cakewalk on Easy Street, Afterthoughts, The Distance to the Sun, Waiting for Me, Go the Way You Go.