ELORA
Un rêve marseillais

Propos recueillis par Renaud Oualid au Prog' Sud 2010

- Quelles sont les origines du groupe  ?

Le groupe a été créé par Damien, Vince et Lionel en avril 2004 (précédemment nous faisions partie d’un même groupe), très rapidement Patrice (un ami de Vince) nous a rejoint au clavier, Mathieu (un de mes voisins au réveil récalcitrant, c’était notre premier contact (rires)) au poste de batteur et Sabine (fan de notre groupe précédent) au chant. La sauce a pris très rapidement tant musicalement qu’humainement et voilà, l’aventure commença ainsi. Après une succession de dates où nous avons fais nos armes, Mathieu et Sabine quittent le groupe début 2006. Nous changeons donc de line-up et en août 2006 Sébastien se retrouve derrière les fûts au poste de batteur et en février 2007 Anastasia nous rejoint au chant (on la connaissait d’un précèdent groupe avec qui on avait quelquefois partagé l’affiche).

- Comment avez-vous découvert le prog' et êtes-vous venus à intégrer cette mouvance  ?

Nous avons tous plus ou moins baigné là-dedans dès le plus jeune âge, soit en y étant initiés par nos parents avec des vieux vinyles qui traînaient dans des placards, soit par hasard à la recherche de quelque chose de différent, de nouveau pour nos oreilles. Une fois le pied dedans, on a tous gardé ça en nous, même si pas mal d’autres courants musicaux nous on attirés et nous attirent encore (varier les plaisirs comme on dit), rock, jazz, métal, pop, atmosphérique et même des styles encore plus éloignés… en bref on aime la musique quoi  !!! C’est un peu pour tout cela que notre musique assez éclectique est partie dans cette direction, elle s’est imposée à nous naturellement, sans qu’on y réfléchisse, le mieux est de nous écouter pour comprendre tout cela…

- Parlez-nous du concept du maxi "En rêve".

Lorsque nous avons commencé le groupe et que les compos ont commencé à avancer, nous nous sommes rendus compte que les textes tournaient de près ou de loin autour d'une personne. De cette constatation est né le concept du CD et la majorité de nos titres. Tout au long des titres que nous écrivons, c'est l'histoire d'Elora que nous mettons en scène. Sa naissance, la découverte de la vie, les joies, les peines et les espoirs, l'amour, la haine et la mort. Ce que nous racontons au final, au travers de nos morceaux c'est l'histoire d'une vie, l'histoire de la vie, celle de Elora.

- Comment composez-vous  ? Parlez-nous un peu du processus de création.

Assez classique dirons nous, en général c’est Lionel ou Vince qui amène une idée, un riff, une progression, Damien aussi participe, même s’il est au chant. Il nous fait profiter de ses idées et là-dessus tout le monde se greffe… Le processus de composition est assez long chez nous, on laisse pas mal mûrir les nouvelles compositions au gré des répet', on ne s’accorde pas à dire qu’en un, deux ou trois mois, un morceau doit être bouclé, certains sont restés dans les placards et sont ressortis parfois un an après… et d’autres ont évolué au gré des différentes personnes qui ont intégré le groupe, notamment le titre "désert" ou Anastasia a bouclé la boucle avec le coté visuel (assez présent chez nous grâce à elle…). Mais parfois il y a aussi ces moments rares en musique où une idée musicale est lancée par un des musiciens et où tout le monde suit naturellement et hop le morceau est terminé en une répet'  ! Il faut profiter un maximum de l’atmosphère qui règne dans ses moments-là, c’est assez magique  !

- Vous m'avez dit prendre un virage plus prog', ce qui se confirme sur scène, d'autant que le maxi est plus rock que prog'. Pourquoi ce changement  ?

Le maxi a été enregistré en décembre 2007 et certains titres présents dessus sont même de 2006. A cette époque, nous nous cherchions encore, on évoluait tout le temps sur des styles différents entre rock, prog' et pop parfois… Nous nous sommes beaucoup plus penchés sur notre style une fois que le maxi fut digéré et écouté en boucle dans nos platines. Nous avons trouvé que les titres les plus prog' nous collaient beaucoup plus à la peau et les critiques du maxi " En rêve " tendaient également en ce sens… Finalement, c’est le titre le plus prog' qui est le plus atypique du CD et celui qui a le mieux marché, en l’occurrence " désert ", sans doute un signe…  !

- Quels sont vos nouveaux projets  ?

Nos projets… Déjà continuer a squatter notre local pour composer la musique que l’on aime et la partager en live avec le public, pour nous c’est véritablement là (sur scène) que notre musique prend tout son sens et que l’on aime la jouer. Le maxi était un petit apéritif savoureux mais on souhaite vraiment passer au plat de résistance délicieux et enregistrer un album pour démarcher labels, tourneurs et festivals… et puis, pas mal de personnes nous le demandent cet album… alors, on va s’y atteler pour 2011  ! En ce qui concerne les projets de concerts, nos prochaines dates dans la région se feront rares, il ne faudra pas les louper car nous allons jouer peu dans le sud-est mais sûrement sur Nice avec le groupe Gambit (très bon groupe, soit dit en passant), mais on va surtout privilégier les autres régions de France, voire l’étranger, essayer de se mettre dans le circuit international des festivals de musique progressive… histoire d’exporter notre son.

- Pour finir, ça vous fait quoi de jouer au 11ème festival Prog'Sud cette année  ?

Ah la la, le Prog'Sud, c’était pour nous un objectif que l’on espérait mais qu’on n’imaginait même pas caresser du bout des doigts… On le suivait depuis pas mal d’années, on voyait défiler des groupes prestigieux d’année en année et là, ce soir, de voir notre nom sur cette affiche, c’est vraiment tripant, on est à 200% pour vous envoyer notre son dans la gueule… pour faire moins consensuel (rires). Ce festival est une institution dans le milieu des musiques progressives, il rayonne dans le monde entier, puisque des formations de tout horizon sont réunies chaque année pour nous faire découvrir cette musique que l’on aime… Pour Elora le Prog'Sud n’est pas une fin en soi, c’est une étape de plus de franchie qui, on a pu s’en rendre compte, nous a fait découvrir en peu de temps à un plus grand nombre. La suite, c’est dans 30 minutes, sur scène, c’est là que l’on doit confirmer l’essai… on est bien avec toi Renaud dans les loges mais les mains et les pieds nous démangent et le cœur s’emballe un peu ;-) alors… Merci à tout le staff d’être aussi sympa et professionnel, c’est assez rare pour le signaler. Un grand merci plus particulièrement à Eliane et Loise pour leur confiance…

A lire également la chronique de En Rêve parue dans le même numéro de Koid9